A propos de… l’évaluation des capacités motrices : de l’itinéraire d’un concept a la réalisation d’un produit : la batterie « France-Eval ». Georges Cazorla
L’existence de capacités sous-jacentes à la motricité est une croyance qui ne date pas d’hier. Le long itinéraire emprunté par cette hypothèse a connu trois grandes évolutions : la première, qui perdure encore quelquefois, est fondée sur la simple expérience accompagnée de l’intuition du praticien et débouche sur de nombreuses taxinomies au nombre desquelles la VARF (Vitesse, Adresse, Résistance, Force) de Bellin Du Cotteau a fait fortune.
Plus récemment, grâce à l’utilisation de l’analyse factorielle, les taxinomies existantes ont pu être corrigées et enrichies de facteurs semblant constituer de véritables entités.
Les travaux de Fleischman s’inscrivent dans cette cohérence. Enfin, à partir de l’enrichissement des connaissances portant sur la motricité, de nouvelles taxinomies procèdent davantage actuellement de la compréhension des différentes phases du continuum propre à l’acte moteur, pour proposer et vérifier ensuite l’existence de capacités susceptibles d’expliquer, selon l’activité considérée, une part plus ou moins importante de la performance motrice réalisée.
Cette vérification nécessite aussi le choix ou la création de test appropriés selon une méthodologie rigoureuse, incontournable, dépassant largement la simple expérience et intuition. La place d’une telle évaluation dans le vaste ensemble pédagogique peut ainsi être mieux cernée.
C’est de ces dernières approches que procède la mise au point d’une batterie de tests : la batterie France-Eval dont quelques résultats issus d’analyses factorielles (ACP) et de régressions multiples obtenus à partir de l’évaluation d’un échantillon (n = 6200) représentatif des enfants français âgés entre 7 et 1 1 ans sont discutés dans la présente étude.