Planification, programmation et périodisation de l’entraînement

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Planification, programmation et périodisation de l’entraînement – Georges Cazorla, Lamia Boussaidi – Document entier à consulter/télécharger au bas de l’article.

Dans un premier temps, l’analyse des exigences de la performance a permis de répondre à la nécessaire pertinence du choix des outils d’évaluation à mettre en œuvre au cours de la planification de l’entraînement du sportif. A ce stade, il convient de savoir quand et comment les utiliser au cours de cette planification, ce qui nous invite à mener une réflexion approfondie sur le processus même d’entraînement avec lequel ils sont intimement liés.

En matière d’organisation de l’entraînement, il est souvent fait référence au sigle PPP traduisant les concepts planification, programmation et périodisation (néologisme passé dans le langage courant des entraîneurs), concepts souvent confondus alors qu’à notre avis, ils ont une signification bien singulière qui devrait permettre de mieux comprendre les procédures de contrôle et suivi de l’entraînement, retenues dans la présente étude.

1- La planification de l’entraînement

En adaptant au domaine du sport la définition qu’en donne le dictionnaire Larousse, la planification est la « science qui a pour objet l’établissement de programmes comportant non seulement l’indication des objectifs à atteindre, mais également un état prévisionnel des diverses étapes des progrès à accomplir et de la réalisation du programme, et, éventuellement, la description de la structure des organismes à créer en vue de cette réalisation ». En ce qui concerne l’entraînement, il serait abusif de considérer la planification comme une science tant les incertitudes liées à la complexité du processus sont nombreuses.
Pour être plus réaliste, il conviendrait d’associer « science » et « art » car l’aptitude, l’habileté et l’expérience empirique du praticien sont autant nécessaires que la connaissance scientifique issue de méthodes expérimentales. Par contre, il est bon de noter que la planification englobe non seulement la programmation («… établissement de programmes ») et les objectifs et étapes qui lui sont associés mais envisage aussi l’organisation générale de toutes les conditions environnementales dans lesquelles devra se dérouler l’entraînement 17]. En cesens, la planification peut être considérée comme l’élément essentiel d’une politique sportive dont les principales étapes peuvent à nouveau utiliser la chronologie exprimée par la figure 2.
Associées à celles proposées par Mercier qui ne fait pas de distinction entre planification et programmation, les étapes et les conditions de mise en œuvre d’uneplanification de l’entraînement peuvent être déclinées de la façon suivante :

  1. Déterminer avec le sportif les objectifs à long, moyen et court terme de façon à clairement savoir où aller et pouvoir déterminer les moyens pour les atteindre : « Il n’est point de vent favorable à celui qui ne sait où il va… » Sénèque. Savoir aussi que ces objectifs pourront être contrariés par des limites propres au nageur: problème de santé, de blessure, de motivation intrinsèque à long terme ou de démotivation, de points faibles ou/et
    à l’environnement : qualité des installations, qualité de l’encadrement sportif, médical et paramédical, diététique, qualité du contrôle et du suivi de l’entraînement, cadre de vie…
  2. Connaître les exigences de la performance et identifier les capacités requises à développer….(comme nous venons de le réaliser).
  3. Établir une planification à long terme sur laquelle se fonderont les grandes orientations prioritaires, les programmes annuels, les périodes les mieux ajustées, voire même les contenus d’entraînement.
  4.  Mettre en place un système d’accompagnement médical, psychologique, social, matériel et de préparation mentale, intégré au processus d’entraînement.
  5.  Choisir et/ou créer les mesures et les tests les mieux adaptés pour évaluer les capacités ainsi mises en évidence, en respectant les conditions méthodologiques sur lesquelles doivent reposer leur création ou leur choix : pertinence, non-redondance, validité, reproductibilité et accessibilité. Dans ce domaine comme dans le précédent, établir une collaboration avec des spécialistes et former une équipe multidisciplinaire.
  6.  Convenir d’une fréquence pour leur passation tant pour le contrôle que pour le suivi de l’entraînement.
  7. Traiter et interpréter les résultats afin qu’entraîneur et sportif les comparent à ceux obtenus aux évaluations précédentes, comprennent les éventuelles modifications obtenues et ainsi décident soit de poursuivre, soit de réajuster de façon personnelle les contenus envisagés.
  8. Choisir et/ou adapter des méthodes d’entraînement correspondant aux priorités et aux exigences de la performance.
  9. Mettre en place des stages de formation continue permettant aux entraîneurs concernés et aux sportifs les plus autonomes d’actualiser ou de réactualiser leurs connaissances et leurs compétences.
  10. Sur la base des résultats des tests et des performances intermédiaires et en fonction de l’atteinte ou non des objectifs initialement fixés, analyser, poursuivre ou réajuster le système de planification mis en place.
  11. Faire au moins un bilan annuel sur la qualité des conditions matérielles : terrains d’entraînement, salle de musculation, qualité des moyens de récupération, moyen vidéo… ; sociales : suivi scolaire, universitaire ou professionnel ; médicales et paramédicales : équipement du cabinet médical, de l’infirmerie, de la salle de kinésithérapie et de massage, consultations auprès de spécialistes ; psychologiques… et au besoin tenter de les améliorer.

2- La programmation de l’entraînement

La programmation de l’entraînement est l’opération qui, dans le cadre d’une planification préalablement définie (voir ce qui précède), consiste à élaborer un plan détaillé de contenus d’entraînements. Ces contenus doivent comprendre un ensemble d’instructions nécessaires à l’exécution d’une suite logique d’opérations adaptées au rythme d’acquisition du sportif, et ce dans le but d’obtenir le développement des capacités requises par la
performance visée.

Comme le font remarquer Fry et al. [82], la programmation comme la périodisation de l’entraînement sont des pratiques, théorisées ou formalisées, de l’entraînement qui ne reposent pas sur des bases expérimentales très solides [190]. Avec ces réserves en mémoire, on peut rappeler maintenant quelles sont les bases (plus ou moins expérimentales, plus ou moins rationnelles, plus ou moins formelles…) sur lesquelles repose la programmation.

Comme le propose Cazorla [35], une des façons de bien se souvenir des différentes instructions données par différents auteurs (déjà en 1930 Pikhala [202]` les avait formulées. Elles furent ensuite reprises par de nombreux praticiens des « ex pays de l’Est », notamment par Matveiv [153]; Platonov [205] et Bompa [17]) et de la suite logique des opérations à mettre en œuvre dans une programmation de l’entraînement est de proposer des contenus concrets correspondant à chacune des lettres du sigle mnémotechnique F.A.I.T.P.A.S. dans lequel « F » représente la fréquence, « A » l’assiduité, « I » l’intensité, « T » le temps à consacrer aux différents contenus, « P » la progressivité des durées et des intensités, « A » l’alternance du travail et de la récupération et « S » la spécificité. Bien que chacune de ces lettres représente l’initiale d’une condition spécifique, notons que dans la pratique elles sont toutes en constante interaction. Par souci de clarté, nous les aborderons séparément les unes des autres.

Le « F » de fréquence

On peut appréhender la fréquence de plusieurs façons, comme : – le nombre de répétitions d’un exercice au sein d’une série, – le nombre de séries au sein d’une séquence, – le nombre de séquences au sein d’une séance, – le nombre de séances d’entraînement au sein d’un microcycle. Les combinaisons possibles de ces différentes modalités d’entraînement sont
mutiples et le nombre constitue toujours une variable dépendant de plusieurs autres facteurs :
de l’effet recherché, du niveau d’entraînement du sportif, et des différentes interactions entre la durée, l’intensité, la nature et la durée des récupérations intermédiaires.

Le « A » d’assiduité

Tous les spécialistes de la physiologie de l’exercice sont unanimes pour souligner qu’en matière de condition physique, le bénéfice est assez long et difficile à acquérir, relativement aisé à entretenir, mais très facile à perdre ! Une période d’inactivité de quatre semaines ou plus oblige à reprogrammer une progression d’entraînement dont le plateau
optimal ne sera atteint que plusieurs semaines plus tard. Donc, même pendant les périodes d’interruption de la saison sportive, il serait très souhaitable de maintenir une, ou mieux, deuxséances hebdomadaires pour entretenir les acquis de la programmation de la saison sportive précédente.
L’assiduité peut se concevoir aussi au niveau de l’organisation des contenus d’entraînement. Par exemple, développer l’endurance et la puissance aérobie maximale en
début de saison et changer totalement d’orientation ensuite, sans conserver au moins une
séance hebdomadaire pour maintenir les acquis, constitue dans la programmation une erreur à éviter aussi. Enfin, la maladie et la blessure sont deux des cas de force majeure qui demandent une prise de décisions communes entre médecins, kinésithérapeutes et entraîneurs.

Le « I » d’intensité

« Seuls les exercices qui sollicitent fortement les réserves énergétiques et qui entraînent une fatigue aiguë permettent une amélioration du potentiel initial par des phénomènes de « surcompensation » Matveiv [153]. Les mécanismes de ces phénomènes sont encore mal connus ; cependant, après un délai de récupération consécutif à des exercices intenses et prolongés, on peut constater une augmentation des substrats énergétiques sollicités, accompagnée d’une sensible amélioration de la performance. Selon Matveiv [153], l’augmentation du potentiel initial peut s’obtenir de plusieurs façons : – soit après une séance de travail à intensité élevée et prolongée. Si aucune autre séance n’est prévue pendant la phase ondulatoire de la reconstitution des réserves glucidiques, on n’obtient que l’entretien ou qu’une amélioration non significative de la (ou des) qualité(s) sollicitée(s), – soit après une sommation de séances judicieusement alternées avec des périodes de repos, – soit encore après une sommation de séances rapprochées suivie d’une période prolongée de récupération ; dans ces deux derniers cas, l’amélioration du potentiel initial et de la performance devient plus significative.

L’intensité de l’exercice est le point le plus délicat à gérer. Sa gestion nécessite la connaissance de références individuelles. En fonction des options d’entraînement, celles-ci sont aujourd’hui très accessibles directement sur le terrain. Les nombreux tests dont dispose l’entraîneur lui permettent non seulement de bien connaître les potentialités de chacun de ses nageurs mais aussi d’avoir les références à partir desquelles il peut orienter et contrôler individuellement les intensités des contenus d’entraînement en fonction des effets recherchés.
La vitesse de sprint sur 15m lancé (ou vitesse étalon), la VAM nage, la relation fréquence cardiaque-vitesse, et la charge maximale soulevée dans différentes techniques de musculation, en constituent les principales. En fonction des qualités à développer, les pourcentages de leur valeur maximale permettent d’obtenir les intensités requises que doit connaître tout entraîneur bien formé.
Les différents tests qui permettent d’accéder à ces informations doivent être non seulement envisagés en début de saison sportive mais renouvelés à des périodes choisies afin de tenir compte des progrès réalisés par le sportif.

Le « T » de temps ou durée à consacrer

Le temps à consacrer peut être envisagé aussi bien au niveau de l’exercice lui-même qu’à celui de la séance toute entière, voire d’une période plus longue définie comme « mésocycle ».

La durée d’un exercice est toujours subordonnée à son intensité selon une relation définie comme « temps limite ». Ensemble, intensité et durée sont sous la dépendance du métabolisme qui leur fournit l’énergie requise. Donc, l’intensité connue, il est assez aisé de choisir la bonne durée pour obtenir l’impact métabolique souhaité.

La notion de temps limite mérite aussi explication car souvent, sous prétexte que le temps limite est maintenu à une intensité inférieure à la puissance maximale, on désigne comme infra-maximal le type d’exercice correspondant alors que, si précisément il est maintenu pendant une durée maximale, il est obligatoirement maximal pour cette durée. Donc, si un entraîneur veut faire travailler de façon infra-maximale ses nageurs à une intensité égale à celle du temps limite, il devra choisir des durées inférieures à celles du temps limite.

Dans cette perspective en fonction de la VAM retenue comme référence 100%, une performance réalisée sur chaque distance allant du 400m au marathon ou du 50m au 1500m nage permet de tracer la courbe correspondant aux temps limites de chaque nageur (Figure 10 et Tableau 4). Prenons l’exemple des résultats présentés dans la figure 10. Les temps limites maintenus par un nageur à 120%, 100 et 96% de la VAM nage sont respectivement 2, 5 et 16min ce qui constituent ses performances maximales à ces intensités. Si son entraîneur veut lui demander de réaliser des exercices infra-maximaux, il pourra opter par exemple pour une intensité correspondant à 96% de sa VAM nage mais pendant des durées obligatoirement inférieures à 16min. Pour tout exercice infra-maximal, il y a donc nécessité de préciser à la fois le pourcentage de la VAM nage et celui de la durée limite à l’intensité correspondante.

Le « P » de progressivité

Pour obtenir une réaction d’adaptation et une augmentation de son potentiel initial, l’organisme a besoin de stress. Concernant l’entraînement, le stress correspond à des charges (*) Ce sont la nature, la grandeur et l’orientation de ces charges qui déterminent les processus d’adaptation du sportif.
En début de saison, afin d’éviter l’inadaptation organique résultant d’exercices inappropriés ou trop rapidement intenses, le volume et l’intensité des entraînements doivent être progressifs. Selon Matveiv [153], Platonov [205] et Bompa [17], l’augmentation progressive de la charge doit débuter par l’augmentation du volume (**) avant celle de l’intensité. Cette progression doit se faire du général au particulier, c’est à dire du développement de la condition physique générale à la condition physique spécifique requise par la performance.
La progressivité sera ensuite poursuivie tout le long de la saison d’entraînement ce qui permet d’éviter l’accoutumance de l’organisme et l’arrêt de l’amélioration.

Elle pourra alors se traduire par une augmentation des intensités de travail et une diminution des durées de repos. Maîtriser la progressivité nécessite de savoir à quel niveau de départ se situe le nageur, d’où la nécessité de commencer par l’évaluer non seulement dès le début de saison, mais aussi ou au début de chaque nouveau mésocycle. Les valeurs-références les plus utiles à enregistrer seront la VAM nage, les temps-limites, la force maximale, la vitesse étalon, la relation FC-Vitesse…Ces valeurs sont indispensables pour programmer et individualiser une progression lente mais bien adaptée tant en durée qu’en intensité de chacun des exercices des séances d’entraînement.

La gestion des intensités requises dépend non seulement de l’évaluation préalable mais aussi d’évaluations répétées ensuite à périodes régulières.

L’évaluation du sportif doit donc être totalement incluse dans le processus d’entraînement.

Le « A » d’alternance exercice-récupération

L’alternance exercice-récupération se fonde sur le principe de surcharge et de régénération. Ce principe joue un rôle central dans l’explication donnée aux mécanismes de l’entraînement et à la pratique de la programmation de l’entraînement.

Il indique que l’augmentation de la performance du sportif est le résultat d’une adaptation qui est elle-même due à la succession d’une période de surcharge, où une contrainte est appliquée à l’organisme, et d’une période de récupération, appelée parfois période de régénération. Selon ce modèle, dont il existe plusieurs versions, la performance (P) du sportif peut être considérée comme la différence entre deux composantes : sa capacité (C) et sa fatigue (F) : P = C – F 77,172]. Sur des échelles arbitraires, pour une capacité donnée de 8, la performance est de 4 si la fatigue est de 4, et elle augmente à 6 si la fatigue tombe à 2 ; elle augmente aussi à 6 si la fatigue reste à 4 mais si la capacité monte à 10. Au même titre que l’exercice proprement dit, la récupération est donc indispensable au bon développement des systèmes physiologiques visés par l’entraînement.

De la gestion de sa nature et de ses durées, en interaction avec l’intensité et la durée des exercices qui la précèdent ou qui la suivent, dépendent les impacts physiologiques souhaités. La récupération doit permettre la reconstitution des réserves énergétiques utilisées par l’exercice et l’élimination des déchets (métabolites) produits. Elle dépend donc totalement de l’intensité et de la durée de l’exercice.
Pour organiser les séquences d’exercices, il est donc indispensable de bien connaître les délais nécessaires à l’organisme pour reconstituer les réserves utilisées et réparer les cellules et tissus lésés lors de l’exercice. Si théoriquement quelques-uns de ces délais sont bien connus, remarquons qu’ils peuvent varier d’un sportif à l’autre et dépendent beaucoup de son niveau d’entraînement, de la qualité de son alimentation et de son sommeil ainsi que des moyens prévus pour accélérer les processus physiologiques et psychologiques de sa récupération.

Le « S » de spécificité

En fonction des objectifs ou de la performance visée, au plan biologique, l’entraînement doit permettre une sollicitation sélective des métabolismes entrant en jeu dans l’activité pratiquée. Une analyse préalable des exigences de cette dernière s’avère absolument indispensable pour prévoir dans l’entraînement les contenus les mieux adaptés.
D’une manière générale, un système ne se développe efficacement que s’il est sollicité au maximum de sa puissance et de son endurance. C’est aussi ce qui est défini comme « principe de surcharge spécifique ».
Concernant l’intensité, nous savons par exemple à quels pourcentages de VAM nage sont nagées les différentes distances de compétition. La préparation spécifique pour nager ces distances devra en tenir compte au niveau de la programmation. Si la spécificité dépend des exigences de la performance, elle doit obligatoirement tenir compte aussi des capacités du sportif. Ainsi, pour la programmation de l’entraînement, il est indispensable de savoir d’où le nageur part (quelles sont ses capacités) pour savoir où il peut aller (les objectifs) et comment y aller (les contenus d’entraînement).

La périodisation de l’entraînement

L’entraînement moderne est nécessairement « périodisé », dans la mesure où le volume de travail et l’intensité des entraînements auxquels sont soumis les sportifs obligent à introduire une progression (du quantitatif au qualitatif ; du volume à l’intensité ; du général au spécifique ; etc.) et une alternance entre des périodes de travail intense et des périodes de repos ou de travail moins intense qui forment des ondulations sur une durée d’un jour, d’une semaine, d’un mois ou d’une année. Il est en effet impossible de maintenir le sportif toute l’année à son niveau maximum de performance, et il est aussi impossible, sans risque de surentraînement de le soumettre à des séances intenses sans intercaler des séances d’intensité plus faible. Cette façon de procéder exige une programmation « périodisée » de l’entraînement.
La périodisation, qui introduit la notion d’alternance de cycles dans le processus de l’entraînement, s’observe en fait à toutes les étapes du processus. Au niveau de la séance d’entraînement, chaque exercice ou série d’exercices est présenté sous la forme d’un minicycle comprenant progression et alternance qui sont les maîtres mots de la périodisation. La séance elle-même doit respecter le principe de progression et une alternance de périodes de travail et de récupération : c’est le cycle de la séance.

La journée d’entraînement constitue un autre cycle (le cycle journalier) où peuvent alterner, dans un ordre précis, plusieurs séances d’entraînement en alternance avec des périodes de repos. Les cycles journaliers font eux-mêmes partie d’un grand cycle hebdomadaire qui constitue le microcycle classique et où l’on retrouve aussi progression et alternance. A leur tour, les microcycles sont organisés en mésocycles (plusieurs semaines) qui s’intègrent eux-mêmes dans les macrocyclesd’entraînement (annuels, bi- ou tri-annuels selon le sport et l’organisation des compétitions). Finalement, le plan annuel fait partie d’un plus grand cycle qui est souvent quadriennal, le mégacycle (entre deux olympiades), lui-même constituant un des cycles successifs de la carrière de l’athlète ou gigacycle qui couvre jusqu’à 20 ans [190].

Cycle annuel d’entraînement

Pour les besoins de notre étude, nous ne retiendrons que la périodisation incluse dans un cycle annuel d’entraînement.

Selon Pedemonte [183], c’est incontestablement dans les pays de l’Est de l’après -guerre et surtout en URSS que la théorisation et la pratique de la périodisation de l’entraînement couvrant une année sportive prennent ses formes les plus achevées. Elles furent ensuite précisées dans les pays occidentaux notamment par un auteur anglais : Dyson.

Quatre périodes annuelles sont distinguées : la période préparatoire, la période principale qui précède celle de la compétition et la période de transition post-compétition qui ramène le sportif à une nouvelle saison d’entraînement.

  • La première période est une période de préparation générale de base surtout consacrée au développement des adaptations cardiovasculaires et au renforcement musculaire général. Elle a pour but d’amener progressivement le sportif au niveau d’adaptation requis pour supporter les charges de plus en plus importantes de la seconde période. C’est la préparation de « terrain physiologique et musculaire » qui est ici à l’ordre du jour. C’est ce que nous appelons aujourd’hui la préparation physique générale ou PPG.
  • La deuxième période comprend trois phases. La première est consacrée au développement technique à une intensité croissante mais qui reste faible. La deuxième est celle où les charges d’entraînement sont très fortement augmentées dans le but de provoquer chez le sportif son plus haut niveau possible d’adaptation. La troisième phase qui précède la période de compétition est une période de consolidation et de maintien du niveau acquis.
  • La troisième période se subdivise, elle aussi, en deux phases : la phase pré-compétitive comprenant surtout des entraînements spécifiques réalisés en maintenant de fortes charges (c’est que nous appelons la préparation physique spécifique ou PPS) et la phase de compétition dans laquelle le volume de travail est considérablement réduit au profit de la récupération et de la qualité de l’entraînement (c’est ce que nous appelons aujourd’hui « l’affûtage »).
  •  La quatrième période du plan annuel d’entraînement ou période de transition comprend aussi trois phases. Dans la première, le volume et l’intensité de l’entraînement sont graduellement réduits. Suit une période de deux ou trois semaines de repos avant de reprendre progressivement un travail plus intense mais qui reste général, l’athlète pouvant pratiquer des activités qui ne sont pas sa discipline propre.

Au sujet de l'auteur

Georges Cazorla – Docteur en biologie de l’activité musculaire - Président de l’Aréaps. Je suis actuellement : - Conseiller scientifique et membre du Comité Scientifique du centre d’évaluation et de préparation physique Monstade (www.monstade.fr) - Membre de la Cellule Recherche de la Fédération Française de Football

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